Écrivaine québécoise spécialiste du développement personnel, Lise Bourbeau associe le manque de confiance en soi et l’incapacité à gérer certaines situations du quotidien par des blessures intérieures. Provoquées dans l’enfance, ces souffrances s’inscrivent dans notre personnalité et se ravivent chaque fois qu’une situation similaire se reproduit. Elles nous empêchent de porter nos responsabilités et d’être soi-même. Elle définit 5 blessures de l’âme : le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice. Comment reconnaître ces douleurs, chez soi et chez les autres, d’où viennent-elles, et qu’engendrent-elles dans la vie professionnelle ? Autant de questions passionnantes que nous explorons dans cet article. Bienvenue à bord du voyage au tréfonds de l’âme humaine.
Les 5 blessures de l’âme de Lise Bourbeau
Quelles sont les 5 blessures de l’âme ?
Lise Bourbeau s’intéresse aux travaux du psychiatre américain John Pierrakos. Fascinée par les blessures intérieures, elle entre elle-même en observation de milliers de personnes. Écrivaine québécoise, elle se spécialise dans le développement personnel.
Elle définit alors 5 grandes blessures récurrentes :
- le rejet ;
- l’abandon ;
- l’humiliation ;
- la trahison ;
- l’injustice.
Chaque fois que la victime revit une situation similaire, cela fait écho à sa blessure profonde.
Elle compare à un pied sur lequel quelqu’un marcherait. N’importe qui s’en apercevrait à peine. En revanche, celui dont le pied est blessé et non soigné va sur réagir car la douleur s’active de manière intense.
Il en va de même pour les 5 émotions citées. Subir une moquerie peut glisser sur certains. Sur la victime de la blessure d’humiliation, elle ravive une douleur interne restée à vif.
Autant dire que la douleur s’intensifie avec le temps si la blessure n’est pas soignée.
Les victimes de ces blessures sont restées bloquées dans leur développement psycho-affectif. Ces blessures, selon Lise Bourbeau, « empêchent d’être soi-même ».
Aujourd’hui, les psychologues parlent des 7 blessures de l’âme, car ils ajoutent la dévalorisation et la privation.
Les masques de protection
Lise Bourbeau, pour expliquer comment la victime se protège, parle de masque. Une attitude pour se protéger contre ses plus grandes peurs. Ainsi,
- la victime de la blessure de rejet porte le masque du fuyant qui protège contre la panique ;
- la victime de la blessure d’abandon porte le masque du dépendant qui protège contre la solitude ;
- la victime de la blessure d’humiliation porte le masque du masochiste qui protège contre la liberté ;
- la victime de la blessure de trahison porte le masque du contrôlant qui protège contre le reniement (la séparation, la dissociation de ce qui était uni) ;
- la victime de la blessure d’injustice porte le masque du rigide qui protège contre la froideur.

La blessure de rejet : le masque du fuyant
Comment reconnaître la blessure de rejet ?
« La blessure de rejet est une blessure très profonde, car celui qui en souffre se sent rejeté dans son être et surtout dans son droit d’exister », Lise Bourbeau.
L’enfant se sent rejeté, mal accueilli, non désiré. Le rejet est considéré comme une forme de mépris, de refus ou de dénigrement.
La victime de cette blessure ne trouve pas sa place dans le monde. Elle se sent exclue de toute cellule sociale (famille, ami, travail).
Le fuyant est un être isolé socialement, il a peu d’amis. Il évite les groupes et s’exprime peu par peur de déranger.
Il se cache derrière des subterfuges tels que la drogue ou l’alcool. Le fuyant peut y développer des addictions.
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Porter le masque du fuyant
permet de s’éloigner de toute situation où il se sentirait rejeté.
Mieux vaut rester seul, pense-t-il.
Les causes de la blessure de rejet
Plusieurs situations sont susceptibles d’initier cette blessure notamment :
- être l’enfant d’une grossesse non désirée ;
- naître fille alors que les parents attendent un garçon ou inversement ;
- connaître la perte d’un être cher ;
- subir des agressions (verbales ou physiques), des moqueries ou du harcèlement ;
- vivre un choc émotionnel.
Passer trop peu de temps avec ses enfants peut suffire à engager une blessure de rejet.
Les conséquences dans le milieu professionnel
Au travail, le fuyant ne s’épanouit pas, car il :
- souffre d’une faible estime de soi ;
- se met en retrait dans une équipe ;
- se montre perfectionniste, une manière de compenser son niveau qu’il pense faible.
La personne se crée un idéal inatteignable pour justifier son rejet. Elle se tourne inconsciemment vers les personnes qui vont la rejeter. Elle entre donc dans un cercle vicieux qu’elle alimente.
La blessure d’abandon : le masque du dépendant
Comment reconnaître la blessure d’abandon ?
Le sentiment d’abandon est plus profond que celui du rejet. Dans un cas, on repousse, dans l’autre on se sépare définitivement. Il est fréquent qu’une même personne souffre de ces deux blessures.
La victime de la blessure d’abandon se sent en insécurité affective permanente.
Le dépendant génère des comportements tels que :
- chercher l’attention et le soutien de son entourage ;
- s’appuyer sur les autres, car il a du mal à fonctionner seul ;
- multiplier les demandes pour susciter l’intérêt ;
- ressentir de l’angoisse à l’idée d’être seul ;
- développer de la jalousie envers ceux qu’il pense être davantage aimés.
« La personne peut ainsi essayer d’être “aimable” en toutes circonstances pour se sentir reconnue et appréciée à sa juste valeur », précise Valérie Beaufort, thérapeute.
Ce besoin d‘amour « à tout prix » peut aller jusqu’à déclencher des maladies. L’essentiel est d’attirer la sollicitude et le soutien des proches.
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Porter le masque du dépendant
protège de la crainte de revivre ce sentiment d’abandon.
🤔 Y auriez-vous pensé ?
Toutes les mamans ont connu au moins une fois cette blessure : le jour de leur accouchement !
Les causes de la blessure d’abandon
Le sentiment d’abandon émane d’un manque d’attachement affectif. Il ne s’agit pas nécessairement d’une séparation physique. Ressentir un manque d’amour peut suffire à engendrer cette blessure.
Une figure d’autorité rassurante et aimante a failli dans son enfance.
Quelques exemples de déclencheurs potentiels :
- la naissance d’un frère ou d‘une sœur ;
- des parents peu présents ;
- le décès d’un parent ;
- la séparation physique d’un ou des deux parents (éloignement, divorce) ;
- le manque de marques d’attention dans l’enfance.
Les conséquences dans le milieu professionnel
Au bureau ou en entreprise, les comportements du dépendant se traduisent par :
- un manque de confiance en lui et envers les autres ;
- la peur de décevoir ;
- la victimisation ;
- l’angoisse.
Le dépendant est particulièrement mal à l’aise en équipe. Les relations interpersonnelles avec ses collègues sont influencées par cette peur constante.
Comme solopreneur, il développe les mêmes peurs (décevoir) envers ses clients.
La blessure d’humiliation : le masque du masochiste
Comment reconnaître la blessure d’humiliation ?
La blessure d’humiliation est une souffrance émotionnelle. Elle porte atteinte à la dignité et à l’amour propre de la personne. Elle conduit à une dévalorisation permanente.
C’est d’ailleurs, selon Lise Bourbeau, la seule des 5 blessures que tout le monde ne subit pas.
L’humiliation engendre la honte, sentiment, selon la psychologue Dana Castro, le plus difficile à accepter car « en lien avec ce que l’on est et ce que l’on représente ».
La liberté fait peur au masochiste, il a besoin de limites pour se sentir dans sa zone de sécurité.
Parée de son masque, la victime de la blessure d’humiliation refoule les plaisirs sensuels par crainte d’en perdre le contrôle. Paniquée par le jugement des autres, elle se met à leur service au risque d’oublier ses propres besoins et de perdre sa liberté.
Elle utilise l’humour comme autodérision ou au contraire se maintient à l’écart.
« Le masochiste est très expressif lorsqu’il raconte des faits et il trouve un moyen de les rendre drôles », dit Lise Bourbeau. Dana Castro ajoute, qu’à l’inverse, il peut aussi rester en retrait.
Le masochiste mange ses émotions donnant ainsi raison au dégoût qu’il éprouve pour lui-même. Hypersensible, il sur réagit aux critiques.
Dans sa peur constante du jugement d’autrui, il :
- manque de confiance en lui ;
- fait preuve de timidité abusive ;
- adopte une attitude défensive ;
- tombe dans l’excès (alcool, nourriture, dépenses).
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Porter le masque du masochiste
est une manière inconsciente de se punir avant que les autres ne le fassent.
Il s’enferme dans des choix qui le privent de mouvement (liberté).
Les causes de la blessure d’humiliation
Cette blessure éclot de toute situation où l’enfant éprouve de la honte. Ainsi, tout épisode qui provoque de la gêne est susceptible de la déclencher :
- devoir raconter sa bêtise devant toute la classe ;
- subir des punitions dégradantes ;
- inceste, attouchements et autres agressions sexuelles ;
- entendre des reproches désobligeants.
Conséquences dans le milieu professionnel
Au bureau, la blessure d’humiliation engendre un comportement de soumission.
Il présente des difficultés à s’exprimer en public.
Il craint de blesser l’autre autant que d’être humilié lui-même.
Le rôle de leader ou de dirigeant lui sera pénible.
Trouver sa place dans une équipe sera également une épreuve.
🤔 À savoir
Plus le sentiment d’attachement est fort, plus l’humiliation est insupportable.
La blessure de trahison : le masque du contrôlant
Comment reconnaître la blessure de trahison ?
La trahison s’oppose à la confiance et à la fidélité. Elle est liée à la peur d’être trompé, trahi ou déçu.
Impatiente et intolérante, la victime de la blessure de trahison est omniprésente dans le groupe qui doit satisfaire ses demandes. Manipulateur, le contrôlant se montre méfiant par crainte d’être lui-même influencé. Son besoin de contrôle l’encourage à toujours tout anticiper. La surprise lui fait peur.
Le contrôlant se confie plus facilement aux personnes du même sexe.
Très concerné par sa réputation, il se met en avant pour prouver qu’il est digne de confiance. Il craint tant la trahison que de passer lui-même pour traître.
Il déteste le mensonge.
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Porter ce masque du contrôlant
protège contre la déception, l’infidélité,
tout ce qui peut représenter une forme de trahison.
Les causes de la blessure de trahison
Lise Bourbeau rattache cette blessure au complexe d’Œdipe que l’enfant n’aurait pas résolu. Ainsi, un garçon pense pouvoir combler sa mère, une fillette séduire son père.
De fait, l’enfant voit une trahison dès que le parent ne respecte pas sa parole ou adopte une attitude surprenante (à ses yeux).
D’autres raisons expliquent cette blessure :
- l’inceste est vécu comme une trahison ;
- l’arrivée d’un frère pour une fille ou d’une sœur pour un garçon ;
- le parent du sexe opposé s’avère différent de l’archétype idéal défini par l’enfant.
Finalement, chaque comportement inattendu du parent du sexe opposé fragilise l’enfant dans cette blessure d’humiliation.
Les conséquences dans le milieu professionnel
Au bureau, la forte personnalité du contrôlant et une haute exigence envers lui-même impliquent qu’il :
- a des difficultés à déléguer ;
- cache ses vulnérabilités ;
- s’immisce dans les dossiers de ses collègues.
Il lui est donc inconfortable d’intégrer une équipe et encore plus de la manager.
La blessure d’injustice : le masque du rigide
Comment reconnaître la blessure d’injustice ?
L’injustice fait écho au non-respect des droits légitimes et du mérite de chacun.
Le rigide se montre très perfectionniste et attend que le monde soit sans défaut. Son insensibilité l’immunise contre les imperfections. En quelque sorte, elle lui permet de ne pas les voir.
Il reste optimiste au point de refuser de vivre les problèmes, il est dans le déni de sa fatigue ou sa douleur. Cette imperméabilité l’empêche de sentir et donc de respecter ses limites. Il se tient en haute estime de lui-même.
Les autres le voient froid et sans cœur.
Pourtant, à ses yeux, garder le contrôle est un moyen de rester juste envers les autres. Attitude différente du contrôlant qui cherche à être le plus fort.
Le rigide culpabilise facilement et se justifie sans cesse pour ne pas paraître injuste.
Il se compare aux autres, notamment à ceux qu’il considère comme supérieurs à lui. Il alimente ainsi son sentiment d’injustice, car il se dévalorise et se rejette.
La blessure d’injustice est à double tranchant.
- Les uns souffrent du manque de reconnaissance face aux efforts qu’ils fournissent.
- Les autres considèrent ne pas mériter l’estime qu’on leur porte.
Dans les deux cas, la personne se pense appréciée (ou pas) pour ce qu’elle accomplit et non pour ce qu’elle est.
La blessure d’injustice serait transgénérationnelle. Un des deux parents (a priori celui du même sexe que l’enfant) porterait déjà cette douleur en lui.
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Porter le masque du rigide
coupe des sentiments et de la sensibilité pour mieux performer
et atteindre la perfection.
Les causes de la blessure d’injustice
Cette blessure émane d’un développement de l’individualité bloqué dans son processus (avant l’âge de 7 ans). Lise Bourbeau en attribue l’origine au parent du même sexe.
La blessure d’injustice trouve racine dans diverses situations :
- la froideur et l’insensibilité des parents (ressentie par l’enfant et non pas forcément réelle) ;
- une autorité et une sévérité démesurées ;
- l’intolérance ;
- le conformisme ;
Avoir été régulièrement comparé à ses frères et sœurs ou à ses camarades contribue à générer cette blessure.
Les conséquences dans le milieu professionnel
Au travail, le rigide se montre perfectionniste et exigeant, car il y voit une preuve de justesse.
Son haut niveau de contrôle envers lui-même et les autres le rend intransigeant et dur.
C’est un travailleur forcené qui ne sait pas s’arrêter.
Sa peur de l’erreur bloque sa prise de décisions
Sa difficulté à recevoir une aide, un cadeau, de l’amour le rend vulnérable et peu accueillant. S’il est solopreneur, se faire rémunérer peut s’avérer compliqué.
Son incapacité à demander de l’aide l’isole, elle peut le mener au burn-out ;
Coupé de ses ressentis, il peut tout à fait passer à côté de sa vraie mission de vie.
Les 5 blessures de l’âme, nous les portons tous plus ou moins. Elles freinent notre épanouissement et nous empêchent de nous révéler au monde dans toute la beauté de notre être. Les reconnaître et les identifier est un premier pas indispensable pour se comprendre, soi et aussi les autres. Vous l’avez compris, elles s’intensifient avec le temps si on ne les soigne pas. Le coaching est là pour vous y aider.
Cet article, comme le livre de Lise Bourbeau, ne prétend pas détenir une vérité universelle. Il s’agit de mon point de vue de coach spécialisée dans la relation à l’argent. Chacun vit ses propres expériences et tire ses propres conséquences.
Je veux enfin être moi-même, je contacte Sophie.
Je veux guérir mes blessures de l’âme.
Sources
Le site de Lise Bourbeau : Écoute ton corps